S’attacher à du vent et vouloir l’impossible. Et ne faire qu’en rêver, parce que rien n’est acquis. Parce que je ne ferrais qu’imaginer cette vie que je veux, à ne plus savoir où aller ni même où je me trouve.

Parce que tout perd de son sens quand tu deviens un manque. Toi que je méprisais encore la semaine dernière et qui, je le sais, n’a rien a me donner, n'a rien à recevoir de moi. Seulement je vois en toi ce que je veux bien y trouver, à défaut de le connaître ailleurs.

Il y a quelques jours à peine, pourtant, je montais les yeux au ciel de te voir devant cette porte, ta présence m’exaspérait, je ne voyais de toi que le petit chien rampant jusqu’à moi, l’être docile et faible. Je te méprisais de ressembler tellement à celle que j’avais pu être, il y a quelques temps.

Parce que tu as changé, juste en un regard, cette seconde où tu as enfin osé me mépriser un peu, légèrement parce que tu fais mal  semblant, où juste assez pour que je doute. Que je doute de mon pouvoir sur toi.

Que je doute que tu me sois acquis, que je te vois de nouveau comme une terre à conquérir, comme un objet prisé, comme un être mystérieux, qui ne me vois pas.

Petite chose rassurante, je me suis servis de toi, pour combler mon mal être, quand ça me chantait. Aujourd’hui tu reprends un peu de la dignité que je t’ai volé, tu m'as pris la mienne, et tu as bien eu raison.

Tu viens de me donner envie, pour la deuxième fois, d’être vu de tes yeux. Faire partie de ton univers. Sans raison, sans but. Parce qu’il n’en faut jamais, seul suffit de désirer la moindre particule d'un être, pour lui donner de l’importance, même si ça n’est que l’image que l’on s’en fait.

La passion n’est de toute façon pas quelque chose de concret, alors qu’elle se trouve imaginée ou non, elle n’a rien de réelle. Ca flotte au dessus de tous les esprits, ça mange délicieusement les neurones de chacun d’entre nous. Mais ça n’existe pas.

La passion peut naître d’un rire ou dans un regard, dans mot, une intonation, une fuite ou une retrouvaille. Mais elle n’existe concrètement que par ces agréables frissons dans le bas ventre. Le reste est littérature.

Je ne toucherais sans doute jamais de nouveau tes lèvres, et tout ça sera bien mieux parce que je finirais par le regretter. Laissons à l’imagination ce qui lui appartient et laissons moi imaginer que je touche ta peau, que tu touches mon âme.

Et malgré les mots que je pose sur nous, et les larmes qui me montent aux yeux à la vue de ton corps qui quitte cette pièce, je sais que je n’ai besoin de toi que parce que tu n’es plus là. Je suis troublée de ce que tu fais naître en moi, mais pas par toi.

Et je passerais mon temps à te désirer de loin, jusqu’à ce que tu te décides à de nouveau ramper jusqu’à moi. Parce que je suis égoïste, et parce que tu es faible. Parce que tout ça ne rime à rien, et que notre nous fait un mauvais poème, que nos rimes sont pauvres et nos êtres illisibles.

Tu vois, c'est pour ça qu'il n'y aura rien.Tu as eu le malheur de reprendre tes distances, de t’éloigner de mes griffes. Et parce que je ne suis pas une fille bien, j’ai adoré ça. Tu vois, je suis à toi.

Mais tu seras toujours le faible et moi la garce. Et je te mépriserais toujours dès que tu recommenceras à plonger tes yeux dans les miens. Je suis une imperfection totalement dégeulasse, tu en a déjà payé le prix et je ne suis pas pour toi.

Fuis moi, encore, et je payerais le prix de cet avant. Tu l'auras, ta vengeance, mais pas dans mes bras, toujours loin de moi. Il n'y a que ça qui me fasse mal, crois moi.

Parce qu'encore une fois, je ne fais qu'imaginer, imaginer ce que je ressens et penser que je sais, mais tu n'existes pas pour moi. Seul ce désir existe, là dans mon ventre, dans mes doigts qui te sentent presque, et mes yeux qui te dévorent, jusqu'à ce que j'oublie, comme j'oublie toujours.

Oublie moi... Oublie toi... Dans mes bras....