On arrive là, terrain d’herbe et bruit de moteur. Sans trop savoir où se présenter, moi et ma mère. Je n’ai pas peur. Je me dis juste que j’aurais voulu écouter Thème N°1 de Saez sur la route. Parce que j’en sais rien. On arrive dans un hangar avec des vielles voitures. Le genre de pièces qui valent un sacré paquet. Et il y avait du Glen Miller, en plein dans mes oreilles, ça ma fait plaisir.

J’aime les vieux machins.

On croise quelqu’un que ma mère connaît, il dit qu’il y a trop de vent, que peut être, je ne pourrais pas sauter. Horreur et damnation, me serais-je déplacé pour rien ?

Finalement on trouve l’endroit qu’il faut. Pas trop de vent, Dame Nature partage mon amour pour elle. Je remplie les formalités. Je devais donner un nom pour savoir qui serait le bénéficiaire de mon assurance en cas de décé. Glauque… Je valais 18.000 euros, j'étais cher à ce moments là. Ouai… Sauf que ça n'est pas un million de dollar.

Pi je saute avec une vielle. Ouai je sais, il y a sous entendu, sauf que non. On a un petit temps de préparation avec un moniteur fort sympathique ma foi. Je pensais que ça prendrais plus de temps. C'est bouclé en 15 minutes. Finalement je suis rapidement montée dans l’avion. Sereine.

Nous voilà à 8 dans un petit avion, pas trop de place. J’étais dos à mon moniteur. Le corps allongé sur le sien, j’étais bien.

Juste une parenthèse puérile parce que je peux me le permettre (quand même, ça fait longtemps que je n’ai pas été à l’abris dans des bras. Des bras où j’avais vraiment envie d’être. La dernière fois c’était ma pêche, ça va faire un an…)

Et puis le moniteur me montrait les bâtiments connus du coin, assez grand pour que je les vois sans mes lunettes. Et je me concentrais sur son corps contre le mien. Comme on était dos à dos et que ça voix était douce, j’étais bien. (non, non, non, je n’ai pas profité de la situation).

 Il me rassuré, aprce que c'est un métier, après tout.

Le premier parachutiste solo a ouvert la porte. J’ai regardais dehors. Voilà, c’est là que le raccord s’est fait entre moi, et la réalité. Bitch ! J’ai eu terriblement peur. Un sauteur, deux sauteurs, à nous. Il a prit mes mains pour que je me sente bien, parce qu’il a l’habitude. On s’est assis par terre, comme il m’avait expliqué avant, j’avais les jambes dans le vide.

Et puis il a sauté pour nous. Et voilà je vole. Je suis vraiment HamsterWoman mais j’ai oublié ma cape.

J’ai les pieds qui volent, les yeux qui pleurent, le nombril à l’air et ce sentiment de légèreté absolue. Pas du tout l’impression de tomber, juste celle que la terre me courre dessus à toute vitesse.

C’était magique. Pas du tout la sensation que je m’étais imaginée, rien a voir avec les parcs d’attractions. Je volais c’est tout. Les yeux ouverts, le sourire kawai.

Il a ouvert le parachute. J’étais juste sauvée. Sauf que j’avais oublié de penser que j’étais en train de mourir avant. Après il m’a laissé dirigé le grand machin, c’était marrant. J’avais 5 ans.

C’est à cet âge là que je saoulais déjà mes parents, en disant que bientôt je serais grande, qu’ils ne pourraient plus dire non. Ils ont finis par dire oui, mais j’étais déjà presque grand.

On a atterri, j’avais les jambes contre ma poitrine, c’est lui qui a posé ses pieds. Son corps protégé toujours le mien. Et il m’a détaché. Je lui ai fait un compte rendu de mes impressions. Pas de vertige, les pieds sur terre.

J’ai adoré.

Ma mère m'attend avec les gosses, devant la grille un peu plus loin. Et moi je suis fière. J’ai envie de reprendre l’avion, encore, encore, encore.

J’ai décidé de combler le vide de se rêve achevé par l’interminable répétition de celui ci. Sauf que je ne sens pas encore le vide. Serais-je en train de découvrir un nouvel inconvénient de mon manque de réalité?

Mon moniteur chéri m’a même dit qu’à LV, il y avait un des plus grands aérodrome du Monde, si je voulais recommencer.

Enfin tout ça pour dire que j'ai les oreilles bouchés, comme à la montagne.

Ryne veut encore...